Tintin au Congo

Alors qu'une assignation en justice a été déposée, revenons un peu sur cette aventure du petit reporter belge (1931), et sur les controverses que cet album a pu générer.

En 2007, c'est une décision de la justice Britannique qui l'interdit aux mineurs, jugeant la bande dessinée « raciste » et sur le caractère éventuellement offensant qu'il pourrait présenter pour le lecteur tant en ce qui concerne les personnages que le traitement infligé aux animaux (il donne entre autres des coups de pieds à un léopard affaibli, fait exploser un rhinocéros à la dynamite, tue et dépèce un singe, un serpent ainsi qu'une girafe pour observer ses consœurs, assomme un buffle et réalise une véritable hécatombe de gazelles.

La même année, en Belgique, Bienvenu Mbutu Mondondo décide de déposer plainte pour racisme.
Le même comptable d'origine congolaise qui saisit la justice française aujourd'hui.

La polémique ressurgi donc, après la décision en 2009 d'une bibliothèque municipale de Brooklyn de classer Tintin au Congo parmi les ouvrages «offensants», au même titre que :

Mein Kampf

                                          ou des "Tropique ...", de Henri Miller

Des ouvrages qui sont retirés des rayons et classés en «Enfer», la pièce réservée aux livres interdits dans les grandes bibliothèques.

Pour ma part, je pense qu'il suffirait d'un avertissement sur un bandeau qui expliquerait au lecteur que cette aventure est le reflet de son temps, juste un témoignage du regard colonial des Occidentaux des années 30, une oeuvre "historique" à lire comme telle.

La société Moulinsart se défend dans un communiqué: " Une œuvre aussi foisonnante que celle d'Hergé ne peut qu'inspirer des réactions, sensées parfois, souvent ridicules. Juger le contenu d'une œuvre ne vaut que si on la replace dans le contexte de l'époque où elle a été publiée. Lire en plein XXI e siècle un album de Tintin, datant de 1931, demande un minimum d'honnêteté intellectuelle. Celle-ci nous garde de sombrer dans les anachronismes faciles et trop couramment complaisants.»